m'avait demandé d'expliciter la méditation Mahāmudrā que j'évoque dans ma routine. Pour le coup, je vais devoir entrer dans des considérations cultuelles bouddhistes. La méditation Mahāmudrā, issue du bouddhisme tibétain, est une méthode de méditation avancée visant à réaliser la nature ultime de l'esprit (but du bouddhisme). La pratique de Mahāmudrā se divise généralement en quatre stades progressifs ou en une méthode directe :
1- L'union de śamatha (calme mental) et de vipassanā (vision pénétrante) : La méditation commence par l'établissement du calme mental (śamatha) pour stabiliser l'esprit. Ensuite, on intègre la vipassanā pour discerner la nature ultime de la réalité.
2- Reconnaissance de la nature de l'esprit : Une fois l'esprit calmé, le pratiquant se tourne vers l'examen direct de l'esprit lui-même, à la recherche de son essence non-née et vide. Cette introspection relève de vipassanā.
3- La vue directe de la vacuité : À travers cette union de calme et de clarté, l'adepte réalise que l'esprit est non-conceptuel, sans substance intrinsèque, mais néanmoins lumineux et conscient.
4- La non-dualité : Le pratiquant abandonne toute saisie dualiste entre méditant et objet, atteignant ainsi une expérience directe de l'unité de toute chose.
Relation avec Śamatha et Vipassanā
Les deux principales formes de méditation bouddhique, śamatha et vipassanā, sont des étapes essentielles dans la pratique de Mahāmudrā :
L'union de ces deux méthodes est cruciale en Mahāmudrā. Śamatha apporte la stabilité nécessaire pour éviter que l'esprit ne soit emporté par les distractions, tandis que vipassanā permet de réaliser la vacuité de l'esprit et des phénomènes. La combinaison des deux produit un esprit clair, stable et capable de percevoir directement la vérité ultime.
D'un point de vue de la santé mentale et du mental, cultiver Mahāmudrā pendant la méditation et même par ailleurs pendant sa journée (marche, être assis, attendre, s'endormir...) permet de cultiver un esprit au-delà du mental, du cogito et d'être moins ou plus dans les ruminations.